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Conférence Biodiversité et patrimoine : Comment les chèvres sont arrivées en Méditerranée : que nous apprend la paléogénétique ? le 27 juin 2011 à Bastia

Dans le cadre d’une collaboration entre A Meridiana et l'Université de Corse, Sandrine HUGHES de l'École Normale Supérieure de Lyon, CNRS et Université de Lyon, donnera une conférence le 27 juin à 18h30, amphi de l'IRA à Bastia.

Les chèvres ont été parmi les premiers animaux domestiqués, il y a environ 10 500 ans, contribuant à l’établissement de la « révolution néolithique». Des études génétiques antérieures ont indiqué que les chèvres domestiques contemporaines (Capra Hircus) montrent une bien plus faible structuration de la population intercontinentale que pour d'autres espèces d’animaux domestiques, suggérant que des chèvres aient été transportées plus intensivement. Cependant, les périodes concernées par de tels mouvements demeurent inconnues. Pour traiter cette question, un ensemble d’ADN mitochondrial d’ossements antiques de chèvres (7.300-6.900 années) d'un des emplacements néolithiques les plus précoces en Europe du sud-ouest. L'analyse phylogénétique a révélé que deux lignées de chèvres fortement divergentes ont coexisté dans chacune des deux couches néolithiques précoces de ce site. Ceci indique que la diversité élevée d’ADN mitochondrial était déjà présente il y a plus de 7.000 ans chez les chèvres européennes, loin de leurs aires de domestication initiale au Proche Orient. Ces résultats plaident pour le brassage substantiel de gènes parmi des populations de chèvres remontant à la néolithisation précoce de l'Europe et pour un scénario dual de domestication au Proche Orient, avec deux origines indépendantes mais essentiellement contemporaines (à la fois des lignées domestiques A et C) et plusieurs origines antérieures et/ou postérieures. Des travaux plus récents permettent de situer la population caprine corse dans cet ensemble, en la comparant également aux zones proches telles que le Sud de la France, l’Italie continentale ainsi que les deux îles de Sardaigne et de Sicile. Tout ceci éclaire une partie du patrimoine génétique de l’élevage corse, en montrant l’apport de la paléogénétique à la gestion de la biodiversité domestique.

 

Contact :

Marie-Françoise SALICETI, Université de Corse

saliceti@univ-corse.fr - 04 95 45 02 69

| Mise à jour le 24/02/2017
Rendez-vous

Lundi 27 juin 2011 à 18h30

Amphi IRA, Bastia