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2ème Séminaire Apicole de Corse

La Corse par sa topographie particulière d’« île montagne » et sa position géographique au cœur de la Méditerranée possède des conditions climatiques et floristiques particulièrement propices à l’apiculture. Ce territoire constitue une réserve exceptionnelle de la biodiversité mondiale. On y dénombre, à ce jour, près de 3000 espèces végétales avec un fort taux d’endémisme (près de 11%). Cette biodiversité est capitale pour la santé et le bien-être des abeilles ; à ce titre, la Corse présente une richesse spécifique en « zones apicoles » d’intérêt écologique : maquis, châtaigneraie, espaces cultivés, etc. Il s’agit de surfaces caractérisées par une multitude de fleurs sauvages nectarifières et pollenifères. En matière d’apiculture, la Corse offre donc un terroir d’exception caractérisé par une richesse des ressources mellifères et pollenifères directement issues de la végétation naturelle, mais aussi par la présence d’une abeille particulière, l’écotype corse Apis mellifera mellifera corsica. Cette dernière se distingue nettement des autres abeilles car elle est parfaitement adaptée aux conditions climatiques et géographiques de l’île ainsi qu’à la succession des floraisons tout au long de l’année. En termes de conduite apicole et de production, cette adaptation de l’abeille à son environnement permet une exploitation rationnelle et fiable de l’ensemble des ressources du milieu.

Ces dernières années, les mortalités des colonies sont très inquiétantes pour la profession. A titre d’exemple, 35% des colonies sont mortes entre l’automne et l’hiver 2017 en Haute-Corse en raison notamment de la sécheresse et d’épisodes climatiques défavorables (pluies et vents violents au moment de la floraison). En outre, le rendement annuel par ruche a considérablement diminué pour atteindre des valeurs comprises entre 3 et 6 kg maximum alors qu’une année « normale » de récolte permettait de récupérer entre 15 et 20 kg de miel par ruche. Au-delà de la problématique liée aux changements climatiques, les craintes de la profession sont de deux ordres principaux :

(i) d’une part, les risques liés aux parasites de la ruche tels que l’arrivée du petit coléoptère, Aethina tumida (d’ores et déjà implanté dans le sud de l’Italie) ou encore la prolifération du tique de l’abeille, Varroa destructor (devenu résistant aux traitements conventionnels) ;

(ii) d’autre part, l’utilisation de produits phytosanitaires (néonicotinoïdes, glyphosate) - bien que modérée dans le monde agricole Corse (agrumiculture, viticulture, lutte contre Metcalfa pruinoisa en arboriculture fruitière et en maraichage) - reste une source d’inquiétude prégnante pour les apiculteurs insulaires. Par ailleurs, la présence de pesticides sur des cadres de ruche importés a été récemment mise en évidence dans les cires de hausse.

Le développement durable et la protection de la biodiversité, notamment en milieux insulaire, est un élément essentiel, aussi bien pour la reconstitution des colonies d’abeilles dédiées à l’apiculture que pour les autres activités économiques qui en découlent telles que l’agrumiculture ou le domaine des plantes aromatiques et médicinales.

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YANN QUILICHINI | Mise à jour le 10/12/2019
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Mardi 17 décembre 2019 à 09h30

Amphi Nicoli, UFR Sciences, Campus Grimaldi, Corti

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