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Soutenance de thèse: Laetitia MINODIER (26 juin 2018)

Discipline: Aspects Moléculaires et Cellulaires de la Biologie - Mention: Biologie Cellulaire

Titre de la thèse: Prévalence des virus influenza dans les selles des patients consultant pour un syndrome grippal et identification des facteurs de risque clinique et sociodémographiques

Résumé vulgarisé:

La grippe est une maladie respiratoire courante en période hivernale en France. Causée par les virus influenza, elle se caractérise chez le patient par l’apparition brutale de symptômes respiratoires, infectieux et algiques. Cependant, dans la pratique quotidienne, cela peut s’accompagner de symptômes gastro-intestinaux (SGI). L’origine de ces SGI, lors d’une infection due aux virus influenza, est à ce jour inconnue. Cependant, la présence de virus influenza dans les selles des patients grippés soulève la question d’une possible infection au niveau intestinal.

Durant deux saisons hivernales (2014/2015 et 2015/2016), des médecins généralistes (MG) inscrits au réseau Sentinelles ont inclus des patients de tout âge qui se présentaient en consultation médicale pour un syndrome grippal (SG). Pour chaque patient ces médecins devaient réaliser un prélèvement  au niveau du nasopharynx et compléter un questionnaire. Les patients devaient également effectuer un prélèvement de selles. Vingt-un pathogènes respiratoires dont les virus influenza, responsables de la grippe, ont été recherchés au niveau des prélèvements nasopharyngés. Au niveau des prélèvements de selles une recherche de 21 pathogènes respiratoires et de pathogènes entériques (six virus entériques et sept bactéries entériques) a été réalisée.

Dans la première partie de cette thèse nous avons recherché les facteurs associés à la présence de SGI auprès des 331 patients avec un SG, inclus par les MG. La survenue de ces SGI étaient  associée à la détection d’au moins un agent pathogène entérique au niveau de selles (Odd Ratio ajusté (aOR)=3,2 ; intervalle de confiance à 95% [IC] = [1,2-9,9] ; p=0,02) et à la détection d’un pathogène respiratoire, le Coronavirus humain au niveau du nasopharynx (aOR=2,7 ; [1,2-6,8] ; p=0,02).

La seconde partie de notre recherche a ciblé les 114 patients avec une infection à virus influenza. Le virus influenza a été détecté dans les selles de 21% (24/114) des patients, mais  aucun de ces virus n’était viable.

On retrouve les virus influenza principalement dans les selles des patients : hospitalisés suite à la consultation médicale (aOR=7.8 [1.7-33.7], p=0.02), âgés de 45 à 64 ans (aOR = 4,8 [1,7-14,5], p=0,01) ou ayant consommés des coquillages ou mollusques crus (aOR = 16,7 [3,6-90,9], p=0,00), ou ayant pris des antibiotiques (aOR = 6,4 [2,1-19,8], p=0,006) ou des antiviraux (aOR = 7,4 [1,9-29,0], p=0,01). Il n’y a aucune association entre la présence de SGI et la présence de virus dans les selles. 

Les résultats de ces travaux apportent de nouveaux éléments dans la compréhension des phénomènes de dissémination de ces virus à travers l’organisme et mettent l’accent sur l’implication de l’alimentation et la prise de médicaments. Les données que nous avons obtenues dans cette thèse sont une base pour comprendre les mécanismes liés à la présence des virus influenza saisonnier au niveau digestif.

Mot clés : influenza, syndrome grippal, médecins généralistes, facteurs de risque, microbiote.

 

La soutenance aura lieu le 26 juin 2018 à 14h, salle 404, FST, Campus Grimaldi

En savoir plus: Résumé scientifique

DAVID MOUNGAR | Mise à jour le 21/06/2018
Rendez-vous

Mardi 26 juin 2018 à 14h00