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Soutenance de thèse: Nicolas SORBA (14 décembre 2016)

Discipline et mention : Cultures et Langues Régionales

Évolution du concept de langue polynomique au sein de la société corse

Résumé vulgarisé

La thèse débute par un bilan de l’évolution sociolinguistique du corse en ayant comme point d’ancrage l’apparition du concept de langue polynomique. Le premier chapitre a permis de connaître la situation globale du corse. À l’aide du concept de revitalisation linguistique nous avons évalué quelles étapes le corse devait encore franchir pour clore le mouvement. Le large consensus constaté, tant au sein de la population insulaire que sur le plan politique, concernant l’avenir du corse, ne devait pas masquer l’écart sous-jacent, mais bien réel, entre les volontés ambitieuses affichées et l’équipement du corse, tant d’un point de vue de la norme que de la régie linguistique. Dans le chapitre suivant, nous avons tenté de saisir comment et pourquoi la polynomie s’est imposée. Les réponses nous ont permis de comprendre la diffusion de l’esprit du concept dans la société mais aussi comment fonctionne, concrètement, dans les principaux lieux de l’élaboration linguistique, le concept de langue polynomique et, enfin, comment il est perçu. Dans le dernier chapitre de la première partie, nous avons traité des attitudes des corsophones face à la variation linguistique du corse. Il s’agissait de réactiver, plus de vingt ans après, l’enquête qui a été un élément constitutif de la confirmation du corse comme langue polynomique. La seconde partie repose sur la validation de trois hypothèses. Le premier chapitre apporte la confirmation que l’enseignement d’une langue qui valorise la variation linguistique interne de celle-ci entraîne une approche plus aisée des autres langues. Dans le second chapitre, il s’agissait d’évaluer le rôle que pouvait jouer le concept de langue polynomique dans le cadre de la lutte contre la discrimination linguistique. Dans le troisième chapitre, l’hypothèse avancée peut être considérée comme une extension des recherches effectuées pour les deux précédentes suppositions. En effet, il s’agissait, à l’aide d’une enquête, de recueillir des attitudes face à cinq différences pour vérifier si, sous l’impulsion d’un enseignement polynomiste et, plus généralement, de pratiques polynomistes, les personnes en ayant bénéficié pouvaient avoir des attitudes plus tolérantes que les autres à l’égard des différences qui vont au-delà de la linguistique. Les cinq différences mises à l’épreuve étaient : la religion, le groupe ethnique (sarde, italien, maghrébin, africain sub-saharien), l’orientation sexuelle, la maladie et l’immigration (portugaise, polonaise, sarde, maghrébine, roumaine). Les résultats ont révélé un indice majeur : les personnes adoptant les attitudes les plus tolérantes à l’égard des différences extralinguistiques sont celles ayant suivi un enseignement du corse durant plus de cinq ans. Dans le même temps, nous constations que ces personnes étaient les moins nombreuses du panel. À l’heure où l’Europe proclame des perspectives innovantes pour trouver les solutions du vivre ensemble, ce chantier est confronté à un contexte social extrêmement difficile qui pèse sur les représentations à l’égard des différences.

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DAVID MOUNGAR | Mise à jour le 22/11/2016