Attualità | Toute l'actualité de l'Université de Corse
Attualità |
Toute l'actualité de l'Université de Corse

UMR LISA : Cycle de séminaires de Marco Cini, les 5 et 11 décembre

Le Laboratoire Lieux, Identité, eSpaces et Activités (CNRS - Université de Corse) propse un cycle de séminaires de Marco Cini, chercheur à l’Université de Pise, sur le thème « Les liens entre la Corse et la Toscane dans la première moitié du XIXème siècle. Suivi de considérations à propos des Studi critici di costumi corsi (Etudes critiques sur les moeurs corses) de Salvatore Viale ».




Au fil du XIXème siècle, la Corse a connu un processus inattendu et assez contradictoire, de modernisation dans son organisation économique et politico-sociale, dont on retrouve les caractéristiques dans d’autres régions du bassin méditerranéen. Il émerge toutefois quelques particularités qui font de la Corse un cas unique dans la zone géographique concernée. Des éléments typiques et bien particuliers coïncident, de sorte que son processus de modernisation se trouve intimement lié à un autre phénomène politico-social de grande importance, que l’on nomme la «francisation » de la société insulaire, aux effets complexes et ambigus à bien des égards, et qui auraient prétendument et finalement fait basculer la Corse depuis l’espace culturel italien jusqu’à celui de la France. La tentative d’évaluation des décisions politiques prises en Corse à dessein de moderniser les structures économico-sociales de ce département au cours du XIXème siècle, se présente ainsi comme un exercice assez complexe. Le concept de «modernisation», comme on le sait, est en quelque sorte insaisissable, compte tenu de la multiplicité de ses variables, fussent-elles économiques, sociales ou culturelles. Cependant, il est certainement possible de se concentrer sur certains aspects ou éléments dans la dynamique de ce processus, qui sont à la fois économiques, politiques et culturels.

A travers ce cycle de séminaires, j’ai l’intention de proposer deux axes de réflexion certes distincts, reflétant le résultat de recherches que j’ai effectuées au cours des dernières années, et néanmoins étroitement liés l’un à l’autre. Ma période de référence couvre tout le XIXème siècle et elle se poursuit jusqu’au krach boursier des années 1930. Le premier axe porte sur les événements historiques en Corse dans les soixante premières années du XIXème siècle, lesquelles, en raison de leur originalité marquée par rapport à la dynamique globale des régions limitrophes de la Méditerranée, permettent une approche en partie moins dépendante de données quantitatives, qui constituent généralement la base de l’ évaluation de la croissance économique et sociale d’un pays. En d’autres termes, il est possible de se servir d’outils d’analyse historique et culturelle, du moment que cette approche nous permet de formuler une réflexion qui placerait en son centre la question de la «francisation » de l’île - qui est un processus extrêmement complexe dans lequel les variables d’ordre politique, économique, social et culturel se chevauchent -, et qui permettrait non seulement de saisir plus clairement les limites de la politique adoptée par les institutions françaises afin de gouverner le département, mais aussi d’évaluer les contradictions latentes dans la société insulaire, en particulier dans les stratégies développées par les élites locales : culturelle, politique, économique, etc. Dans ce contexte, il est possible d’estimer le rôle important joué par certaines régions limitrophes de l’île, surtout la Toscane , interagissant avec ces dynamiques.

Le deuxième axe de réflexion s’orientera plutôt sur une analyse très nettement économique. Le problème qui caractérise la Corse depuis le début du XIXème siècle est son intégration économique à la France, c’est-à-dire dans l’état qui est le plus développé du bassin méditerranéen en termes de structures et de dynamique de production. Le problème a ainsi été l’adaptation de son économie traditionnelle au nouvel environnement dans lequel il est actuellement intégré. Il est nécessaire de noter que, par-delà ces données économiques, celles disponibles sur la croissance du revenu global de l’île au long du XIXème siècle sont rares et peu fiables, et encore moins sûres sont les données relatives à la croissance du PIB par habitant. Plus nombreux sont les témoignages en revanche, sur des dynamiques de production dans l’agriculture et le commerce, même s’il manque encore à l’heure actuelle, un cadre général qui documente abondamment le processus conduisant à la rupture de la Corse avec le « piège malthusien » (la population, en effet, est passée d’environ 160.000 habitants en 1800 à 300.000 en 1900), et au commencement d’un lent processus de croissance extensive de l’économie, mais pas à un véritable processus de développement de type moderne.


Marco Cini

PROCHAINS RENDEZ-VOUS

Jeudi 5 décembre 2013
Salle B1-103, UFR Lettres, Campus Mariani
« La figura di Pasquale Paoli e il Risorgimento italiano : le opere di Antonio Benci, Niccolò Tommaseo e Gian Domenico Guerazzi »

9h : Intervention de Marco Cini
10h : Table ronde
Modérateur : Eugène Gherardi
Participants : Jean-Guy Talamoni, Antoine-Marie Graziani, Jean-Dominique Poli

11h : Débats et échanges avec la salle

Mercredi 11 décembre 2013
Salle B1-002, UFR Lettres, Campus Mariani
« Gli studi critici di costumi corsi di Salvatorie Viale »

9h : Intervention de Marco Cini

10h : Table ronde
Modérateur : Bruno Garnier
Participants : André Fazi, Pascal Ottavi, Stella Medori

11h : Débats et échanges avec la salle

Mai-juin 2014 (précisions communiquées ultérieurement)
1 - La modernisation des structures agricoles de la Corse
2 - La dynamique des échanges commerciaux entre la Corse et la Toscane au XIXème siècle
3 - Zones économiques frontalières et marché du travail : l’émigration toscane en Corse au XIXème siècle.

 
> Retrouvez toute l'actualité de l'UMR LISA à umrlisa.univ-corse.fr
 

 

| Mise à jour le 02/03/2017
Rendez-vous

Jeudi 05 décembre 2013