Première mondiale : Simulation de la propagation d'un grand incendie de végétation
A l'occasion d'un colloque qui s'est déroulé du 13 au 17 mai à l'Institude d'Etudes Scientifiques de Cargèse, le laboratoire Sciences Pour l’Environnement (CNRS / Université de Corse) est revenue sur ses travaux sur la simulation d'un incendie de végétation de grande ampleur, une première mondiale à ce niveau de résolution.
Du 23 au 26 Juillet 2009 plus de 6000 hectares de forêts partent en fumée en Corse. Dans la seule journée du 23, ce sont 2000 hectares qui brûlent aux environs d’Aullène. De nombreux phénomènes physiques étroitement couplés interviennent dans le développement d’un tel incendie, des plus petites échelles, submétriques, aux plus grandes (kilométrique). Ces phénomènes ont été simulés sur les supercalculateurs mis à la disposition de la communauté scientifique par GENCI (Grand Equipement National de Calcul Intensif ) plus rapidement que dans la réalité, ouvrant des perspectives sur la prévision de la dynamique des flammes, de la micro-météorologie au voisinage de l’incendie, de la composition et du transport des panaches de fumées et leur influence sur l’atmosphère.
Ce calcul a été réalisé en couplant le simulateur d’incendie ForeFire, mis au point par le laboratoire Sciences Pour l’Environnement, unité mixte du CNRS et de l’Université de Corse, avec le modèle météorologique Meso-NH développé conjointement par le Laboratoire d’Aérologie et Météo-France. Effectué en cascade d‘échelles, ce couplage permet de prendre en compte les interactions entre la dynamique de l’incendie (résolution de 5 m) et l’atmosphère, décrite de la micro (50 m) à la méso (2400 m) échelle. Effectuée sur 24 millions de points de grilles, la simulation des 12 premières heures de propagation de l’incendie (2000 ha) a nécessité 10 heures effectives sur 900 processeurs du calculateur Jade du Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur (CINES, Montpellier) et constitue une première mondiale à ce niveau de résolution pour un incendie de telle ampleur. Cette approche de couplage, initiée par un Projet Exploratoire Pluridisciplinaire (PEPS) du CNRS, a pu être développée grâce au soutien de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), dans le cadre du projet IDEA, coordonné à l’université de Corse.
En savoir plus sur le projet : anridea.univ-corse.fr