Rendez-vous des doctorants : conférence de Paloma Kiwan

Paloma KIWAN est doctorante en 3e année au sein de l'Unité de Recherche Bioscope de l'Université de Corse (https://eabioscope.universita.corsica/). Ses travaux de recherche portent sur les maladies vectorisées par les tiques, la séroprévalence et la surveillance de la population humaine et animale vis-à-vis du virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo.

Elle présentera le lundi 24 juin à 18h dans la salle 1 de la Bibliothèque Universitaire à Corte une conférence intitulée : « Tick-TAC, en Corse des virus à l'attaque ! ».

En Europe, les tiques sont des vecteurs majeurs d' agents pathogènes pour les humains et les animaux, posant un défi croissant pour la santé publique et animale. Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) est transmis principalement par les piqûres de tiques infectées, provoquant chez les humains une maladie potentiellement mortelle avec un taux de mortalité atteignant 30 %. Répandu en Afrique, en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient et en Europe, le virus de la FHCC reste asymptomatique chez les réservoirs animaux, augmentant le risque d'infection pour les personnes en contact avec les tiques ou les animaux. Plusieurs facteurs contribuent à ce risque, notamment le changement climatique, la présence du principal vecteur de tiques, Hyalomma, et les interactions entre le bétail, la faune sauvage et les humains, favorisant la propagation du virus. Une approche multidisciplinaire est nécessaire pour évaluer le risque d'infection par le virus de la FHCC et se préparer à la possibilité de son émergence. Notre étude vise à évaluer ce risque en recherchant la présence du virus de la FHCC dans les tiques et sa séroprévalence dans les populations humaine et animale. En 2022-2023, 5 165 tiques ont été collectées sur 465 bovins dans les principaux abattoirs corses. Les tests RT-qPCR ont révélé 24 pools positifs au virus de la FHCC, principalement en Corse du Sud. Des analyses phylogénétiques ont identifié deux lignées génétiques distinctes. Une étude de séroprévalence humaine a également été réalisée, détectant des anticorps anti-FHCC chez un ouvrier d'abattoir exposé aux tiques. Sur 211 bovins testés, 4 (1,9 %) étaient positifs pour le virus de la FHCC. Ces résultats suggèrent une circulation établie du virus de la FHCC en Corse, nécessitant des recherches supplémentaires pour mieux définir le risque de maladie et des programmes de prévention pour réduire la dispersion des tiques.

Cette conférence, réalisée dans le cadre du label « Science avec et Pour la Société » du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, est organisée en collaboration avec le Réseau Canopé de Corse.

Elle fait partie des rendez-vous des doctorants édition 2024, qui se tiennent une à deux fois par mois à la Bibliothèque Universitaire.